Blé : Le sursaut d’orgueil du Burkina Faso

Im.Illustration

Le Burkina Faso manifeste un intérêt de plus en plus grand pour la production de blé. Les autorités du Pays des Hommes intègres multiplient des actions et initiatives, en collaboration avec les acteurs du monde de la Recherche, pour poser les bases de la production nationale de blé. L’objectif reste de réduire la dépendance totale du pays en matière de blé.  

La guerre entre la Russie et l’Ukraine et ses conséquences a mis à nu l’hyper vulnérabilité et la haute dépendance des Etats africains en général et du Burkina Faso en particulier. Les ondes de chocs des différentes restrictions sur les importations de céréales et surtout du blé ukrainien et russe ont en effet troublé la sérénité du marché du pays des Hommes intègres. L’inaccessibilité du blé, matière première la plus indiquée pour la production du pain, a provoqué une inflation record de la tonne de farine de blé. La tonne de la farine de blé est ainsi passée de 360 000 franc cfa à 470 000 franc cfa, soit une augmentation de 110 000 franc cfa au cours du premier semestre de l’année 2022. Cela a provoqué un bras de fer entre la faitière des boulangers qui entendait procéder à une augmentation du coût de la baguette de pain et le gouvernement burkinabè qui exigeait un respect du prix du pain fixé par arrêté. Pour une résolution structurelle de ce problème le gouvernement a décidé d’une relance de la production nationale de blé afin de réduire la dépendance du pays en blé.

                                           Suivez Sentinelle BF sur LinkedIn

Pour réussir la mise en œuvre de cette solution structurelle à la dépendance du pays en blé, le gouvernement a opéré le choix stratégique de commencer à la base, c’est-à-dire avec la semence. Les chercheurs ont été mis en contribution et « sommés » de mettre en place des semences de qualité et adaptée au climat burkinabè. Une convention a d’ailleurs été signée avec l’INERA Farako-Bâ pour la production de semences performantes de blé, en mars dernier. Les chercheurs devront alors mettre dix (10) tonnes de semences de blé au Ministère en charge de l’agriculture pour usage. Et tout porte à croire que les travaux produiront les résultats concluants selon la Nationale de la Recherche.

 Lire aussi : Burkina Faso : Bras de fer autour du prix pain

Pour encore témoigner de son engagement à soutenir la croissance de la filière blé au Burkina Faso, le gouvernement a annoncé la mise en œuvre du Projet d’urgence pour le renforcement de la production agricole au Burkina Faso (PURPA-BF) en début du mois de juin. Ce projet d’un coût global de plus de 25,5 milliards de franc cfa et financé par un prêt de la Banque africaine de développement (BAD) avec une contrepartie burkinabè vise à accroitre les productions «  de maïs, de riz, de soja, de niébé et de sorgho et de promouvoir le blé pour renforcer la sécurité alimentaire des populations. »

Ainsi, après plusieurs années de désintérêt malgré a forte présence dans le quotidien alimentaire des burkinabè, « ‘’le blé’’ is back ». Les douloureuses expériences passées de sa production au dans le pays doivent alors servir de référent, de base pour que ce retour soit triomphant. Pour cela la balle se joue dans trois (3) camps distincts. Celui du gouvernement qui doit maintenir son soutien à la filière ; celui des chercheurs qui ont là une occasion pour convaincre les producteurs de leur force, après la méfiance créée à cause du coton, ; et enfin les producteurs qui doivent suivre scrupuleusement les différentes prescriptions des chercheurs pour la production optimale.

Ahmed Traoré

Sentinelle BF