Burkina Faso ; Quel impact du SICOT sur la filière coton ?

Ouverte le 26 janvier dernier, la troisième (3ème) édition du Salon international du coton et du textile (SICOT) a refermé ses portes le 27 janvier 2024. La qualité des autorités présentes à cet évènement peut témoigner d’un intérêt réel du Burkina Faso pour cette filière qui est longtemps restée la vedette des filières du Pays des Hommes intègres. Sauf que cet intérêt est en réalité en souffrance.

Annoncé pour présider la cérémonie d’ouverture de la troisième (3ème) édition du Salon international du Coton et du textile (SICOT) à Koudougou, dans la région du Centre-Ouest, le Capitaine Ibrahim Traoré ne s’est pas fait représenté. Il s’est rendu himself dans la cité du cavalier rouge pour donner le coup d’envoi de cet évènement majeur de promotion du coton et du textile burkinabè et africain en général. Le message principal que, l’organisation de cet évènement et de sa présidence par le chef de la transition, laisse passer est que le développement de la filière coton préoccupe au sommet de l’Etat. Et cela est sans doute à saluer.

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Le secteur privé burkinabè ne manque d’indiquer à chaque occasion sa disponibilité à soutenir le gouvernement et les priorités qu’il définit pour le développement socio-économique du pays. C’est bien évidemment pourquoi il s’est mobilisé pour aussi être présents à Koudougou. Le président de la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina (CCI-BF), Mahamady Savadogo et le tout nouveau Président du Conseil national du patronat burkinabè (CNPB), Idrissa Nassa ont réaffirmé leur engagement à soutenir le développement de cette filière coton aux côtés du gouvernement.

Cette convergence de vues entre le gouvernement et le secteur privé, relativement au développement de la filière coton est à saluer car pouvant augurer un avenir plus serein pour cette filière qui se trouve dans les faits, dans une mauvaise passe depuis maintenant plusieurs années.

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 Il faut bien l’admettre. Au-delà des discours prononcés, la filière coton est en train de se faire éjecter du cercle très restreint des filières prioritaires au Burkina Faso sur fond de crise sécuritaire et humanitaire. Malgré cette crise sécuritaire et humanitaire, les autorités burkinabè ont consenti à débloquer plus de soixante-dix (70) milliards de franc cfa pour subventionner la campagne cotonnière 2022-2023. Cela a suscité des vagues quoique jugés insuffisants par les acteurs. Avec cette manne et les réajustements opérés afin de permettre aux producteurs d’avoir des intrants à coût supportable, l’Etat et les populations s’attendaient à des résultats. Ils sont arrivé certes, mais catastrophiques. Une apparition précoce de jassides aurait décidé du sort des producteurs de coton. La crise au sein des acteurs est forte et l’Etat s’interroge sur son engagement à soutenir davantage cette filière, surtout dans ce contexte.

A l’issue des évènements de fin septembre qui aboutissent à l’instauration d’un autre régime militaire, les méfiances vis-à-vis de cette filière sont évidentes. Le coton ne bénéficie plus des égards des nouvelles autorités, en tout cas de façon « particulière ». Pour la campagne cotonnière 2023-2024, le silence longtemps gardé autour de l’annonce du prix plancher de cession du kilogramme de coton et des différents intrants et aussi de la subvention à accorder à cette filière en dit long du bourbier dans lequel cette filière se trouvait. A leurs annonces, les raisons du silence ont été comprises. Le gouvernement a alors décidé d’accorder dix (10) milliards à la filière alors que cette subvention était de soixante (70) milliards une année plutôt. Le coût des intrants passe du simple au double. Il varie entre 14 000 franc cfa et 28 000 franc cfa. Et ce qu’il a été qualifié de bonne nouvelle, c’est la légère majoration du prix plancher du kilogramme de coton.

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L’impact de la tenue de la troisième (3ème) édition du Salon international du coton et du textile (SICOT) doit pouvoir se ressentir sur cette filière coton. Cela commencera par être analysé par le prisme de la campagne cotonnière qui pointe à l’horizon. Il ne s’agit pas de dire de gonfler la part de la subvention de l’Etat à la filière coton, mais de réussir à mettre en place un mécanisme beaucoup plus porteur qui permettra d’améliorer les niveaux de production. Tout doit commencer par cette production ; sans elle il ne serait pas logique d’évoquer la transformation.

La rédaction

Sentinelle BF