Aviculture ; Une héroïne nommée Halamoussan Tamini

Amour. Engagement. Résilience. Ce sont là les trois mots qui ont fondé la renommée de Mme Halamoussan Tamini née Tamboué, une avicultrice modèle membre du cluster volaille de Komsilga, mis en place dans le cadre du Programme d’appui à la promotion de l’entreprenariat agricole (PAPEA). Du haut de ses quinze (15) ans d’expérience pertinente, cette amazone de l’élevage de volaille nourrit des grandes ambitions pour sa ferme et entend bâtir sa renommée au-delà des frontières du Pays des Hommes intègres.

Komsilga. Commune rurale située à une dizaine de kilomètre de Ouagadougou, la capitale du pays des Hommes intègres. A l’instar de l’ensemble des communes et villages situés dans la zone péri-urbaine de Ouagadougou, Komsilga est une localité où l’économie est essentiellement rurale fondée sur l’agriculture et l’élevage. Et parmi les activités pastorales les plus cotées figurent en pole position l’aviculture. Cette activité est pratiquée majoritairement par des jeunes et des femmes et contribue de façon conséquente à construire le développement socio-économique de la commune qui a pour symbole l’épervier.

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Au regard du fort potentiel avicole de la commune de Komsilga et dans le cadre de la mise en œuvre du Programme d’appui à la promotion de l’entreprenariat agricole (PAPEA), l’unité de mise en œuvre (UMO), le consortium Helvetas-SNV, à travers leur cofacilitateur, SAGRASY Consulting, chargé de développer un système de marché volaille dans la zone péri-urbaine de Ouagadougou, a rencontré les différents acteurs de la chaîne de valeur volaille de Komsilga en vue de mettre en place un cluster volaille. Ce cluster volaille a été officiellement mis en place le 9 novembre 2021 au cours d’un atelier présidé par le Secrétaire général de la Mairie de ladite commune, Yves Xavier Da. Six (6) mois après, soit le 20 avril 2022 il se dotera d’une stratégie collective afin que l’ensemble des acteurs puissent saisir les opportunités de marchés et insuffler une dynamique de croissance à ses activités. L’approche du PAPEA et sa stratégie d’intervention a convaincu plus d’un acteur à faire de ce Programme un allié pour l’atteinte d’objectifs subliminaux. Sont de ceux-là, Madame Halamoussan Tamini née Tamboué.

                                                   Le fruit de l’engagement

Dans le milieu avicole à Komsilga, son nom évoque respect et considération. Et ce nom, cette bonne renommée, Mme Halamoussan Tamini née Tamboué a réussi à les construire grâce à son engagement sans faille, à son amour pour l’aviculture et à sa résilience face aux différentes épreuves rencontrées dans l’exercice de son activité.

Ses débuts dans l’aviculture remontent aux années 2008. A l’époque, elle pratiquait cette activité à son domicile sis au quartier Songnaaba de Ouagadougou. Avec un effectif réduit à quelques dizaines de têtes, Mme Tamini prenait grand plaisir à prendre soins de poussins jusqu’à ce qu’ils grandissent. Très vite, elle ne parvint plus à se détacher de cet amour pour l’aviculture et nourrira une ambition d’acquérir une ferme avicole pour mener pleinement son activité de passion et renforcer son autonomisation économique. En 2019, cette ambition sera atteinte et la ferme avicole sera implantée dans la commune rurale de Komsilga, en zone péri-urbaine de Ouagadougou.

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La rencontre entre l’amazone Tamini et le Programme d’appui à la promotion de l’entreprenariat agricole (PAPEA) a été établie grâce à la responsable de la Zone d’appui technique à l’élevage (ZATE) qui l’a identifiée comme actrice modèle dans le secteur de l’aviculture. Après avoir pris connaissance du PAPEA et de ses objectifs, Mme Tamini marque sa disponibilité à intégrer le cluster volaille de Komsilga et à y jouer un rôle actif. « Depuis que j’ai rencontré le Papea, je participe à toutes leurs activités dans la commune et même au-delà. Et cela m’as permis d’être en contact avec beaucoup de personnes qui sont dans la même activité que moi. » fait elle remarquer. Les différents ateliers auxquels, elle participe sont en effet des opportunités pour renforcer son carnet d’adresse, discuter de certaines contraintes qui grippent la machine de la croissance et surtout pour trouver des solutions appropriées grâce aux partages d’expérience. Et ses expériences, Mme Tamini les partage également avec d’autres acteurs membres de cluster afin de les aider à grandir. Grâce à ses conseils, Issa Tienbrebeogo, producteur de volaille et membre du cluster volaille de Komsilga rencontre moins de difficultés et envisage l’avenir de son activité en toute sérénité. « Je travaillais avec d’autres variétés, surtout les bleus d’hollande. Elle m’a conseillé de travailler avec d’autres variétés qui sont plus performantes et bénéficiaires. Avec les échanges et ses conseils, je suis devenu vraiment opérationnel et j’ai moins de difficultés. » a -t-il confié. Et en retour, Mme Tamini fait savoir qu’il s’agit de « tout l’intérêt du cluster. Il faut que nous puissions nous entre-aidé et se développer ensemble. »

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Grâce au cluster et aux principes qui le gouvernent, Mme Tamini a pu noter une pression sur ses demandes en volaille de la part de commerçants, des grilleurs et même de d’autres producteurs tous membres du cluster volaille de Komsilga. « Avant, j’avais des problèmes pour vendre mes poulets. J’étais à 900 têtes, de fois 1000 têtes. Mais pour les vendre là c’était difficile. » Confesse-t-elle, avant de révéler que « avec le PAPEA, je n’ai plus de problème de vente de mes poulets. Avec le cluster Komsilga, on est en groupe. Celui qui a besoin de poulets, il lance ça dans le groupe. Il y a des gens même que je ne connais pas qui m’appellent pour savoir si j’ai des poulets. Et tout ça c’est grâce au PAPEA. » Pour pouvoir répondre à la demande qui a accrue, elle a travaillé à accroître son effectif. « Actuellement je suis à 4.000 voire 5.000 têtes. »

Une vue partielle des volailles.

Animateur du cluster volaille de Komsilga, Ablassé Sanfo se rend régulièrement sur le site de production de Mme Tamini pour s’assurer du bon déroulement des activités et relever les difficultés. Il ne manque d’occasion pour saluer la qualité du travail de cette passionnée. « C’est une femme qui se bat bien et son travail avance correctement en conséquence. Lorsque les poulets de Mme Tamini sont prêts pour la vente, elle le publie dans le groupe du cluster. Et grâce au cluster, ses poulets s’achètent comme de petits pains. »

                   Relever les difficultés majeures et faciliter la concrétisation des rêves

Depuis la construction de sa ferme en 2019, Mme Tamini faisait face à une difficulté majeure qui est celle de la sécurisation de son domaine foncier. Les efforts et les démarches entamées pour obtenir les documents officiels de son domaine sont restés vains. L’absence de ces documents était devenue une contrainte majeure pour elle. Sans ce document, elle ne pouvait pas être accompagnée par les différentes Institutions de microfinances (IMF) pour agrandir sa ferme et était exposée à un déguerpissement du jour au lendemain ce qui anéantirait l’ensemble de ses investissements. Cette dernière éventualité faisait perdre les cheveux à dame Tamini dans son engagement à investir davantage. « Etant donné que je suis dans le cluster volaille de Komsilga du PAPEA, j’ai exposé mon problème lié au foncier et les cofacilitateurs, notamment Mr Bado s’est approprié du problème. Et en tout cas aujourd’hui tout est réglé, j’ai mes papiers au complet. Je suis très soulagée parce que je peux investir en toute tranquillité. »

Elle nourrit à présent de grands rêves pour sa ferme. Elle veut agrandir sa ferme et en faire un site de production de volaille de référence au Burkina Faso et dans la sous-région Ouest-africaine. Pour y parvenir déjà elle veut lancer trois (3) investissements majeurs. La première est la construction d’une clôture pour sa ferme bâtie sur une superficie de près d’un hectare. Les travaux de construction sont à leur début, avancent difficilement au regard de la limite des capacités financières de l’amazone. Le deuxième investissement réalisé à minima est celui de la construction d’un forage. La foration est faite, le débit est intéressant, mais « le polytank est déposé à terre parce que je n’ai plus de moyen de pouvoir placer çà en haut. » Le troisième investissement majeur qu’elle entend réaliser est celui de la construction de d’autres bâtiments pour sa volaille. En plus des poulets, dame Tamini envisage élever des dindons, des canards et faire bien d’autres types d’élevage. Et pour réussir tout cela, elle veut bien faire du Programme d’appui à la promotion de l’entreprenariat agricole (PAPEA) son allié.

Le programme d’appui pour la promotion de l’entreprenariat agricole (PAPEA) est financé par la Coopération Suisse et mis en œuvre par le consortium Helvetas-SNV.

Mamouna Zongo

Sentinelle BF